Quand j’ai pris la parole au Sénat lors des 4e assises des féminicides sur l’invitation de l’Association des Familles de Victimes de Féminicides - AFVF et de son président Noël AGOSSA, il régnait encore la force de la minute de silence suivi du chant puissant et de la danse pour toutes ces femmes et familles meurtries.
Parler de la protection et la réparation de l’enfant co victime de violences intrafamiliales en 10 minutes est un challenge.
Pour prévenir, il faut repérer et cela passe par le contrôle coercitif validé par la CEDH qui est un prédicateur de feminicides et infanticides.
Et pour être protégé.e.s encore, faut-il prouver la violence et cela passe nécessairement par le parcours judiciaire et l’accompagnement d’avocats formés à la violence et au contrôle coercitif.
Un homme qui tue sa conjointe/partenaire ou son ex a auparavant dans l’immense majorité des cas exercé des violences de toutes sortes même de manière dite « invisible » et ce continuum de violences a souvent été mis en œuvre principalement sur la mère mais également sur les enfants et ce, progressivement pour parvenir à maintenir cette captivité et ce climat de terreur qui affaiblit et conduit à une mort à petit feu.
Les enfants sont encore aujourd’hui les grands laissés pour compte de ces drames pourtant évitables qui détruisent des familles entières mais ils en sont aussi les otages et les co victimes quand le système ne les protège pas et alimente les stratégies de l’agresseur.
L’enfant doit être protégé face aux psychotraumas et les moyens de lutte disponibles s’ils sont perfectibles doivent être utilisés sous ce prisme et implémentés via notamment l’ordonnance de protection, l’ordonnance provisoire de protection immédiate depuis 2024. Quant à l’autorité parentale conjointe (hormis cas très graves), enracinée comme la sacro-sainte norme en cas de séparation même conflictuelle, elle doit à notre sens devenir l’exception en matière de violences intrafamiliales.
La violence pernicieuse détruit l’enfant dans son développement et son bien-être et sert souvent de moyen de chantage post séparation. Cette indicible violence nie ce que tout juge recherche pourtant : l’intérêt de l’enfant.
Au delà de former tous les acteurs de la chaîne judiciaire au contrôle coercitif, levier puissant de repérage, d’action en vue de la protection des familles, la justice individualisée doit avoir le courage de couper le lien quand cela va dans le sens de l’intérêt supérieur de l’enfant pour ne pas ajouter de la violence institutionnelle à la violence domestique.
La violence ne se minimise pas, elle se combat.
Merci à tous les acteurs et intervenants engagés présents à la tribune et dans la salle comble pour leur énergie leur soutien leur combat quotidien et leur détermination à faire bouger les lignes en faveur d’un avenir meilleur et d’un monde en paix pour nos enfants. Sweta Pannagas
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