Le syndrome du bébé secoué détruit des vies en quelques secondes...
Le syndrome du bébé secoué survient lorsque le bébé est violemment secoué, le plus souvent du fait de l’intolérance de l’adulte aux pleurs du bébé. Les pleurs sont l’élément déclencheur, mais ce n’est pas la cause : celle-ci doit être recherchée du côté de la violence et du besoin de contrôle de l’adulte qui veut que le bébé lui obéisse, et ce en méconnaissance de ses besoins fondamentaux.
Le geste est pourtant souvent minimisé, banalisé, attribué à de l’épuisement, du stress ou de la fatigue. Or, secouer un bébé n’a rien d’anodin. Et quand on comprend la violence du geste, on réalise que tout le monde ne peut pas secouer, même si, par souci de prévention, on essaye de viser un maximum de personnes possibles.
Ce n’est en tout cas pas un simple balancement : c’est bien un geste particulièrement violent, puisque ce sont des secousses brutales (par les aisselles ou le thorax) qui vont faire que le cerveau du bébé va heurter son crâne et provoquer des lésions irréversibles.
Les conséquences sont terribles : des saignements intracrâniens, des hématomes sous-duraux le plus souvent multifocaux avec une rupture des veines-ponts, qui sont des veines reliant globalement le cerveau au crâne. On observe aussi des hémorragies rétiniennes (du sang dans les yeux), ainsi que d’autres lésions qui peuvent être associées mais ne sont pas obligatoires pour poser le diagnostic du bébé secoué (côtes brisées, etc.).
Chaque année, des bébés meurent ou souffrent de handicaps graves : paralysie, cécité, retards mentaux irréversibles. Les idées reçues sur le syndrome du bébé secoué sont nombreuses, mais à bannir.
En réalité, secouer un bébé, ce n’est pas un jeu : le lancer en l’air n’a rien à voir. C’est une force violente qui provoque les lésions du syndrome du bébé secoué. C’est une violence souvent répétée, même si un seul épisode peut suffire à provoquer le décès du bébé. C’est donc une maltraitance et non pas un jeu innocent.
Les lésions n’ont rien à voir avec ce que peut provoquer, par exemple, un choc léger, des trajets en poussette ou une chute de faible hauteur. Et pour avoir un ordre d’idée, on peut comparer cela à un accident de la route à plus de 90 kilomètres à l’heure.
"Les bébés sont résistants, ils s’en remettent." On pense que les bébés sont plus résistants et se remettent parce qu’ils sont petits : pas du tout. La récupération est inversement proportionnelle à la précocité du secouement, et, en réalité, les secouements peuvent être mortels ou entraîner des séquelles irréversibles. En plus, le pronostic vital est souvent engagé lorsqu’il y a un retard aux soins.
Il n’y a pas non plus de profil type de secoueur. On a simplement des tendances statistiques, issues du Fonds de garantie, qui est l’organe chargé d’indemniser les bébés secoués. Il existe un biais puisque beaucoup de bébés ne sont pas diagnostiqués ni même indemnisés. D’après ces statistiques, on observe environ 70 % de pères ou beaux-pères, 20 % d’assistantes maternelles et 10 % de mères.
Pour identifier les lésions spécifiques, il faut se rendre aux urgences et, en tout état de cause, ne pas hésiter à consulter dès qu’on a une suspicion de bébé secoué. Il faut même insister pour faire passer un scanner à son bébé, car les lésions du bébé secoué ne se voient pas de l’extérieur, mais sont à l’intérieur du cerveau : ce sont des nappes de sang qui doivent être visualisées par imagerie.
Je vous remercie.
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